London Calling
C'est officiel, nous allons partir une semaine à Londres tous les
deux. Il a commandé les billets tout à l'heure. 8 jours à Londres
hébergé dans la super baraque de ma soeur que nous aurons pour nous
tout seul. Autant vous dire que je flotte joyeusement sur un petit
nuage là.
J'étais déçue que l'on ne puisse rien faire
ces vacances là, sachant qu'on était tous les deux entièrement dispo.
Et arrivée à la dernière minute, comme tombée du ciel pour nous prouver
que la chance pouvait parfois tourner (ouiouioui), la proposition de ma
soeur de nous laisser sa maison.
London, baby, i'm coming very soon.
Joyeux Anniversaire
[ Voilà déjà trois ans que je t'ai vu pour la première fois, que je suis montée dans ta voiture et que tu m'as emmené chez toi, que nos lèvres se sont touchées et nos corps entrelacés. Voilà déjà trois ans que je t'aime d'un amour grandissant de jour en jour. Déjà trois ans que nous partageons notre vie remplie de hauts et de bas que l'on surmonte comme on peut. Déjà trois ans et encore tellement de choses à vivre et découvrir tous les deux. Si tu savais comme je t'aime et comme j'ai hâte de vivre encore tout ça avec toi. ]
Joyeux anniversaire
(j'aurais voulu mettre une photo de nous, mais il refuse que je mette une photo de lui sur le net.
Il ne le fait d'ailleurs pas lui même. C'est qu'il sacrément pudique mon p'tit chéri)
Oh, et puis j'ai récupéré les clefs de la maison de ma soeur à Londres. Partir un semaine, rien que tous les deux, pour fêter nos 3ans. Ca le fait non?!
[ Renaître à nouveau ]
Ca fait un moment que je n'ai plus blogué. J'ai l'impression
d'avoir commencer tous mes derniers posts par cette phrase. Mais c'est vrai que
je blog de moins en moins. Aujourd'hui le peu de chose que j'écris, je le mets
sur papier pour ensuite le donner à ma psy, afin qu'on travaille dessus. Et
puis je trouve ça plus intéressant d'écrire pour une seule personne qui me
donnera son avis, m'aidera et me conseillera, que d'écrire à la vue de tous et
de ne récolter qu'un ou deux avis, conseils, critiques ou mots réconfortants.
Je trouve ça assez voyeuriste finalement de passer voir un blog sans laisser
trace de son passage. Comme si on était venu espionner. Ceci dit, l'auteur, en
tout logique, doit en être conscient et se doit d'assumer. Sinon il est inutile
de bloguer. Et j'assume.
Ca fait un moment que je n'ai plus blogué et ça me manque un peu, c'est vrai. C'est agréable d'avoir différents avis et parfois même de personnes qui nous sont inconnues. Et c'est tellement plus simple d'écrire ici que sur papier. Là au moins, la correction est simple. On efface, on réécrit, pas de ratures, pas de bavures et la présentation est tout de même plus jolie – ou du moins elle peut l'être, si on s'en donne la peine.
Ca va bientôt faire 9ans que je suis enfermée dans cette
espèce de bulle qu'on nomme dépression. Et j'ai l'impression de ne pouvoir être
définie que par ce mot; dépression, dépression, dépression. L'impression de
n'être rien d'autre, au fond, qu'une succession de symptômes.
J'ai perdu le goût de m'intéresser aux choses qui
m'entourent, même des gens. Même mes proches. Je me souviens que lorsque ma
mère a eu le cancer, j'avais peur bien sur, mais je me sentais comme distante à
tout ça, comme si je ne réalisais pas vraiment. Je n'en étais pas vraiment touchée.
Pas autant que j'aurais du l'être du moins. Et je me souviens aussi, que
lorsque j'étais plus jeune, bien plus jeune (8ans? Par là…), j'avais commencer
à tenir un "cahier des questions". Je ne sais pas si c'est comme ça
que je l'appelais, mais ça résume bien. J'y inscrivais les questions qui me
passaient par la tête et y notais les réponses quand je les avais. Ca n'a pas
duré très longtemps et je n'ai pas du y noté grand-chose, mais l'idée y était.
Je crois que j'aimais bien qu'on m'explique les choses. Aujourd'hui je suis
toujours dans cette optique qu'on m'explique, plutôt que d'apprendre par
moi-même. Mais je suis moins curieuse et il faut parfois insister pour que
j'écoute vraiment. Les choses ont tendances à me passer un peu trop souvent au
dessus de la tête. Premier symptôme.
Mais la fatigue y est pour beaucoup. Je le dis et le pense
beaucoup: j'ai l'impression d'avoir constamment une enclume au dessus de la
tête qui se fait plus lourde à chaque fois que j'essaie de me concentrer un peu
et de garder mes idées claires. Alors oui, je perds le goût des choses mais je
pense que c'est en partie parce que ça devient trop pesant, épuisant de s'y
intéresser. Et comme plus rien n'a d'intérêt, je dors. Je dors pour éviter de
tourner en rond, seule chez moi et de devenir folle. Je dors beaucoup. Deuxième
symptôme.
Il y a également cette mélancolie, ces idées noires, ce mal
être presque incessant qui me ronge doucement de l'intérieur et qui me conduit
parfois à des actes assez extrêmes. Il est parfois déclenché par des actions ou
des pensées, comme la culpabilité par exemple. La culpabilité d'être un poids
pour mes proches. De les savoir s'inquiéter à mon propos, de les savoir
s'abîmer par ma faute. Comme quand ma sœur m'a dit que ma mère avait trop bu et
était tombée dans les escaliers à cause de moi. Je pense alors que je ne suis
qu'un poids inutile, que je ne parviendrais probablement jamais à m'en sortir
et que ce serait sûrement préférable pour tout le monde que je disparaisse.
Mais parfois, ces pensées arrivent de nulle part, sans crier gare. Et je crois
que c'est ce qu'il y a de plus difficile à gérer. Quand tout va bien, que j'ai
réussi à remonter un peu la pente, et que d'un seul coup, sans même avoir un
fait un faux pas, je dégringole tout en bas pour me retrouver au fond de ce
puit si vide, si étroit et si sinistre. Et je suis dans l'incapacité totale de
contrôler ces changements d'humeurs si soudains. Troisième symptôme.
Et lorsque ce mal être devient trop étouffant, qu'il devient
trop dur à supporter, il faut trouver un moyen de l'évacuer et je n'ai que peu,
trop peu de méthodes à ça. Il y a eu la scarification, qui est de loin la
meilleure pour ce qui est de se défouler et d'extérioriser mais également la
plus dangereuse et la moins idéale. Et ma dernière fois m'a laissée des traces
indélébiles et un souvenir suffisamment désagréable pour me dissuader de
recommencer. Il y a les larmes. Pleurer intensément lorsqu'il n'y a vraiment
rien d'autre à faire. Ca soulage et fatigue beaucoup. C'est certainement la
meilleure méthode, mais elle ne s'utilise pas vraiment sur commande et de ce
fait, ce n'est pas celle que j'utilise le plus. Et il y a la nourriture. J'ai
tendance à me jeter dessus comme une véritable morfale dès que ça ne va pas. Et
bien évidemment plus le moral est bas, plus je me laisse aller. Après quoi,
j'ai une mauvaise image de moi, je me trouve trop grosse, trop grasse, ça plus
d'autres choses et alors le moral dégringole à nouveau et vous connaissez la
suite. C'est un sale cercle vicieux. Il y a bien sur aussi l'écriture. Mais
dans les moments les plus noirs je serais incapable d'aligner trois mots. Cette
méthode là n'est utile que dans les "légers" coups de blues.
Quatrième symptôme.
Disons que je vais m'arrêter à cinq. Le dernier sera alors celui
qui est ressorti assez souvent les dernières fois où je suis allée voir ma psy;
l'insatisfaction. Ne jamais se plaire où l'on est, ne jamais être satisfait de
que l'on a et toujours penser qu'ailleurs est bien mieux. Ca me le fait
systématiquement avant mes départs en Creuse. Je suis toujours persuadée que
tout se passera bien, j'ai des projets, des envies, j'ai hâte d'y être. Et dès
que j'y met les pieds je n'ai qu'une envie, c'est de rentrer, vite. Le plus
vite possible. Mais là ça ne vient peut être pas entièrement de moi. L'ambiance
familiale y a sûrement sa part. Mais je n'ai pas que cet exemple. Je pourrais
prendre Londres également. Moi qui me faisait une joie d'y aller. Convaincue
que j'allais pouvoir jouer les touristes seule, sans problème, que tout irait
bien. Deux jours après mon arrivée je voulais déjà rentrer. J'ai essayé de
sortir seule, mais la réalité m'a bien vite rattrapée. Mal aise dans les rues
Londoniennes, le nez plongé dans mon plan pour éviter au maximum de me
confronter au regards extérieurs. Je ne pourrais pas le certifier, mais je
pense que ça a du jouer sur mes photos.La plupart sont toutes floues ou
complètement de travers. Cinquième et dernier symptôme.
Voilà ce que je suis, voilà comment on peut me résumer. Perte d'intérêt, fatigue, idées noires, troubles de l'appétit, insatisfaite. DEPRESSIVE. A la rentrée, j'irais dans un centre près de chez moi et je travaillerais, à l'aide d'une équipe de psychologues, à me sortir de tout ça. C'est une bonne chose et j'en ai réellement envie. Et pour la première fois en 8ans je pense avoir réellement une chance de m'en sortir. Mais il y a un côté assez terrifiant à tout ça. C'est que je vais devoir abandonner celle que j'ai été durant ces neufs dernières années et que mis à part ce ramassis de symptômes, je n'ai pas la moindre idée de qui je suis et de celle que je deviendrais. Je n'ai aucune personnalité. Ou peut être quelques traits caractéristiques qui me sont propres, mais il y a en a trop peu pour suffire à me construire une véritable identité. C'est tout bête, mais pour vous donner un exemple, j'ai très souvent tendance à imiter la façon de parler de mes interlocuteurs. Ca peut être dans l'intonation employée ou dans le style d'expression. Ca ne se fait pas immédiatement, mais ça vient au fur et à mesure sans que je ne m'en aperçoive. Et puis il y a la présence physique aussi. Je me sens presque constamment mal à l'aise dans mon corps, un peu comme si mon esprit et mon corps étaient deux étrangers l'un pour l'autre et que l'esprit ne savait pas comment gérer l'être dans lequel il se trouve. Je ne me connais pas suffisamment. Je crois que c'est à l'adolescence qu'on se cherche et qu'on commence à s'affirmer, mais à cette période j'étais déjà enfermée dans mon espèce de bulle et je n'avais aucun intérêt à me chercher, me comprendre et me connaître. Je ne faisais que subir ce qui m'arrivait essayant parfois de me battre avec moi-même simplement pour ne pas sombrer complètement. Je n'irais pas jusqu'à dire que je ne suis personne, que je ne suis qu'une enveloppe vide. Je l'ai déjà dit, j'ai tout de même quelques traits qui me sont propres, mais si on fait le calcul des stat' de ma personnalité, ce que je suis véritablement doit recouvrir les… 20% (?) et ce que je suis de par la maladie, les 80% (?). Bon, je n'ai jamais été super douée en maths je le reconnais. Mais je ne pense pas être si loin du compte. Et c'est difficile et effrayant d'abandonner qui l'on est pour… renaître à nouveau.